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Sun Chine
23 novembre 2006

Journal à rebours - Première semaine à l'Ambassade et à Pékin

LES DEBUTS A L'AMBASSADE ET A PEKIN - 8 au 14 novembre 2004

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Première vraie semaine de boulot. J'apprends à découvrir mon boulot, mon bureau et mon chef. En fait, plutôt à ne pas le découvrir car celui-ci est parti pour dix jours en France sans prévenir, ce qui suscite un certain mécontentement à l'Ambassade. Du coup, d'emblée, je me retrouve à traiter des dossiers que je ne connais pas, devant donner des réponses ou en attendre. Une délégation chinoise doit partir pour la France et personne ne s'est encore occupé des visas. Plein de choses comme ça, laissées en suspens, qui me tombent dessus. En plus, le Ministre de la Justice, Dominique Perben va venir en Chine et il faut donc dresser les listes d'invités et c'est à notre service qu'incombe cette tâche. Or, les listes ne sont pas à jour et pour la Chancellerie, c'est la catastrophe.

Collet monté et lèche-bottes, c'est ainsi que m'est apparue dans les premiers jours l'Ambassade. Faut dire qu'il y a de quoi. Les premières semaines, les cocktails viennent rompre la monotonie du travail administratif mais je découvre que l'ambiance à l'Ambassade de France est très différente de celle que j'ai connue à Taiwan et en Belgique. On se critique plus les uns les autres, peut-être est-ce là un comportement tout à fait français, on attache une très grande importance aux classes, aux catégories. Ainsi cela pose t-il problème que la VI et la stagiaire soient invitées une fois, voire deux fois à la Résidence.

La première semaine je vois donc les choses me passer au dessus du nez, je commence à me poser des questions, réussirais-je à m'adapter à ce changement si brusque, quitter ma famille, vivre seule à l'étranger dans un pays que je ne connais pas, travailler ?

Ma première priorité reste néanmoins de me trouver un appartement. Ce n'est pas là l'une des choses les plus faciles. Quelques contacts m'ont été donnés par la stagiaire, mais les premiers appartements que je visite sont assez insalubres et bien plus chers que je pensais. Après avoir manifesté ma déception, on me montre au contraire des appartements somptueux mais hors de prix ou alors il faut que j'achète tout le mobilier pour payer moins cher. Je finis par me dire que Pékin c'est comme Paris. Finalement, je contacte un agent immobilier ne parlant que le chinois et finis par trouver l'appartement qui me convient et pas trop cher (1800 yuans par mois) même si pour les Chinois il le serait beaucoup moins. Cet appartement se trouve dans un quartier habité quasi-uniquement par les Chinois, derrière le 3ème périphérique de Pékin (Pékin est divisé en périphériques), en face du parc de Tuanjiehu, à Chaoyang. Par la suite, j'allais découvrir que tous les matins de 6h à 9h environ, il y a un petit marché dans ma rue. Comme en semaine je travaille et qu'en week end je suis lève-tard, je n'ai pas pu bien en profiter.

Même si je n'emménage pas tout de suite dans cet appartement, je me sens rassurée, me voilà installée en Chine. Je continue donc encore quelques jours à dormir dans mon auberge de jeunesse, selon les jours mes voisines de lit changent : une canadienne d'origine indienne, des allemandes, des américaines, puis des françaises. Le soir, j'aime bien aller à la salle d'informatique, où il y a de la musique et où je peux rencontrer des jeunes, beaucoup d'australiens. Parfois, je regarde un peu la télévision dans ma chambre mais surtout, je lis notamment un livre taiwanais sur l'homosexualité (Garçons de cristal, de Xianyong Bai) sur lequel je suis tombée avec grand étonnement dans la bibliothèque de l'auberge. C'est bien là quelque chose qui m'a énormément surprise de trouver en Chine un livre qui conjugue Taiwan et l'homosexualité (même si sans aucun doute, ce livre écrit en français avait été laissé par un touriste). Deux sujets qui me semblent complètement tabous dans ce pays, à moi qui n'ose pas dire par exemple que mon père est taiwanais (je vais m'apercevoir par la suite qu'il n'est pas plus judicieux de dire qu'il est japonais, les japonais n'étant pas aimés par la majorité des chinois).

march__en_bas_de_chez_moi

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