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Sun Chine
20 novembre 2006

Journal à rebours - La vie à Pékin pour un expatrié

LES EXPATRIES EN CHINE

anneescroisees

Lorsqu’on est un jeune expatrié travaillant à l’Ambassade de France, la vie à Pékin peut être agréable si l’on aime les villes très animées. Pékin est en effet une ville qui se modernise, comme le pays, elle est un chantier permanent qui s’apprête à accueillir en 2008 les jeux olympiques. Elle est dotée d’un riche patrimoine historique (Cité interdite, Palais d’été, Beihai, Tian An Men...) et il existe à présent une certaine activité culturelle même si souvent les concerts, expositions et autres sont organisés par les ambassades étrangères. Bien qu’ils soient moins nombreux qu’à Shanghai, on y rencontre d’importantes communautés étrangères et le quartier de Sanlitun, dans lequel se trouvent les ambassades, est connu pour être celui des expatriés, celui où l’on y trouve restaurants et bars internationaux. Il existe un certain nombre d’associations d’expatriés qui organisent différentes activités culturelles et visites du pays. Il est donc possible lorsqu’on reste dans ce milieu international de vivre à Pékin sans forcément bien connaître le chinois (même si cela n’est pas évident quand même).

Bien sûr, les expatriés en Chine ne sont pas tous dans la même situation. Ainsi, dans l'auberge de jeunesse où j'ai vécu les premières semaines, je fréquentais un certain nombre d'Américains et Australiens venus en Chine pour donner des cours d'anglais dans des écoles privées chinoises (les anglophones sont très recherchés aujourd'hui, la Chine venant de prendre conscience de son retard considérable en matière de connaissance des langues étrangères). Ces jeunes expatriés anglo-saxons ne vivaient pas dans les meilleures  conditions, souvent en raison de contrats de travail mal définis voire inexistants, et dans l'attente de visas (le principe en Chine est que toute demande de renouvellement de visas doit être faite dans le pays d'origine...). Ces jeunes expatriés aiment à se retrouver le soir dans les bars ou discothèques qui pullulent sur Sanlitun. Certains, pour gagner un peu plus d'argent, jouent parfois dans ces bars mais là encore, il arrive qu'il soit mis fin à leur contrat le jour-même où ils doivent jouer sur scène.

D'autres expatriés que l'on rencontre dans les auberges de jeunesse sont des personnes qui ont voulu tenter l'aventure en Chine, le plus souvent parce qu'ils ne trouvaient rien dans leur pays ou parce qu'ils avaient envie d'être dépaysés. Certains sont venus au départ pour visiter le pays puis après ont voulu rester plus longtemps dans l'Empire du Milieu. Le plus souvent, lorsqu'ils ont épuisé leurs économies, ils tentent de trouver un emploi en faisant appel à leur ambassade.

A côté de ces jeunes qui sont venus chercher du boulot en Chine, il y a bien entendu les riches expatriés, entrepreneurs ou diplomates qui vivent dans leurs complexes internationaux. Des a-yis (femmes de ménage chinoises) s'occupent de leur maison et souvent de la garde de leurs enfants. Ces gens, qui le plus souvent ne parlent pas chinois, vivent entre eux, tentent malgré tout de connaître le pays en voyageant à travers le pays lorsqu'ils le peuvent mais ne sont jamais en contact avec les vrais habitants de la Chine. Ils vont dans leurs restaurants chics chinois recommandés dans le magazine That's Beijing, participent aux activités culturelles organisées par leur communauté car c'est lorsque l'on est expatrié que le sentiment de communauté est le plus grand. Les femmes d'expatriés s'initient à la peinture et à la calligraphie chinoises, prennent quelques cours de chinois et s'amusent à recevoir leurs invités en tenue traditionnelle chinoise.

A mille lieux de cela, dans un tout autre quartier (au nord-ouest de Pékin), se trouve le quartier des universités. Là, on y rencontre un certain nombre d'étrangers - en grande majorité des Coréens et des Japonais - qui étudient le chinois. La plupart souhaitent par la suite travailler en Chine. Ces étudiants expatriés vivent en Chine pour des périodes allant de 6 mois à plus de 2 ans. Eux non plus ne sont pas très mélangés à la population chinoise, vivant dans des campus réservés aux étudiants étrangers même si leur université organise parfois des activités culturelles spécialement pour eux.

Pour tous ces expatriés, lorsqu'ils ne sont pas confrontés aux problèmes de visa, la vie à Pékin est le plus souvent agréable et facile. Néanmoins, s'ils cherchent à rencontrer les véritables habitants de Pékin et leur vraie vie, ils s'aperçoivent que cette ville est bien plus complexe et désarmante qu'elle n'y paraît.

Tout d’abord, je pense qu’indéniablement Pékin est beaucoup plus dépaysante que Shanghai ou Hong-Kong pour quiconque ne connaît pas l’Asie. Pékin surprend par sa taille, sa circulation, sa foule. Pékin surprend aussi par ses contradictions : modernisation d’un côté, immeubles très vétustes de l’autre, quartiers très développés, hutongs où s’entassent les pauvres qui sont progressivement expulsés hors de la ville.

Ensuite, Pékin peut se montrer aussi une ville où il fait difficile à vivre. En raison de son climat (climat continental où il fait -15°C en hiver et 40°C en été, avec des tempêtes de sable parfois au printemps), de sa pollution (Pékin est la 3ème ville la plus polluée au monde), de la poussière permanente renforcée par les travaux qui se multiplient dans les rues, de l’eau du robinet non potable....

Il me semble indispensable à Pékin d’avoir un vélo – ou un cyclo-moteur – pour se déplacer car le métro est peu développé et ne permet pas de relier tous les points de la ville. La circulation étant importante, une voiture n’est pas forcément utile.

Se promener à Pékin et se rendre dans les jardins tôt le matin est l’occasion de rencontrer les vrais chinois (les Chinois sont très mâtinaux). Il existe une véritable vie communautaire en Chine où l’on voit les Chinois danser le soir sur les places, ou jouer à toute heure et par tout temps au Mahjong. Dans les parcs, on les voit chanter, danser, pratiquer les arts martiaux.

Se promener à vélo dans les différents quartiers (le quartier de Sanlitun est à l’opposé du quartier des étudiants) peut être un bon moyen de découvrir Pékin.

Etudiants__trangers___Beiwai

Etudiants étrangers apprenant le chinois à l'Université des langues étrangères ("Beiwai")

La_rue_des_bars___Sanlitun

La rue des bars à Sanlitun

Le_Pacific_Department_store_en_face_de_mon_bureau___Sanlitun

Grand magasin japonais à Sanlitun au moment de noêl


Petites informations

Pour avoir toutes les informations sur les activités culturelles, les adresses des restaurants et des bars recommandés à Pékin, un mensuel gratuit que l'on peut trouver dans les bars, restos ou hôtels internationaux : That's Beijing (il existe aussi un That's Shanghai).

Ce magazine a également un site internet et un forum : http://www.thatsbj.com/index.php?a=28&b=150


Un site d'une association qui organise différentes activités culturelles et voyages pour les expatriés : http://www.chinesecultureclub.org/

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Commentaires
S
Bonjour Nausicaä.<br /> Ta question est justifiée, comme on peut se demander ce que sont les "vrais français", si cette notion existe.... J'aurais donc plutôt dû, pour traduire ma véritable pensée, écrire des "chinois vrais" au lieu de "vrais chinois". Par là, j'entends les Chinois tels qu'ils sont dans leur vie de tous les jours, sans tous les clichés que l'on a d'eux, pas non plus les Chinois qui ne représentent qu'une frange très restreinte de la population chinoise comme par exemple ceux qui sont très modernes, parlent très bien l'anglais, ont plusieurs ordinateurs et téléphones portables.
N
C'est quoi des "vrais" Chinois? Il y a des "faux" Chinois aussi?
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