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Sun Chine
12 octobre 2006

Journal à rebours – Nous mène là, à Tian An Men

NOUS MENE LA, A TIAN AN MEN - 6 novembre 2004


place_Tian_An_Men

TIEN AN MEN - De CALOGERO

Quand les yeux ont tout vu et tout subi
Que même les dieux ont perdus de leur magie
Quand les mots ne vous répondent plus
On courbe le dos
Un jour au bout de la rue...

Vous mène là
A Tien An Men
A pas baisser les bras
Seul face à soi même
On se voit faire le pas
De donner ses chaînes
Parcequ'on a plus que ça
P't-être que Tien An Men
Est plus près que ce qu'on croit
Que nos guerres quotidiennes
Valent aussi la peine
Mais on ne les voit pas

Quand les gestes fléchissent sous le plus fort
Qu'il ne vous reste
Plus qu'a se rendre d'accord
Quand plus rien
N'est à perdre ou à prendre
On ne vous retient
Un jour la fin des méandres...

Vous mène là
A Tien An Men
A pas baisser les bras
Seul face à soi même
On se voit faire le pas
De donner ses chaînes
Parcequ'on a plus que ça
Peut-être que Tien An Men
Est plus près que ce qu'on croit
Que nos petits combats
Valent aussi la peine
Mais on ne les voit pas

Parcequ'on a encore ça dans les veines
Et pas d'autres choix
Un jour le destin vous emmène
A Tien An Men



Tian_An_men_blog




Symbole de la grandeur de la Chine, la place Tian An men, ou « porte de la paix céleste », se trouve au cœur même de Pékin (le portrait de Mao étant le kilomètre 0 à partir duquel toutes les distances sont mesurées), c’est le passage entre la Chine impériale (la Cité interdite se trouvant juste en face), et la Chine communiste. Elle est l’image de la grandeur de la Chine, le centre politique de ce pays, là où siège l’Assemblée Nationale Populaire et où l’on peut visiter le Musée de la Révolution, le Musée d’histoire de la Chine, le Mausolée de Mao Zedong, là aussi où se fait le décompte des jours, minutes et secondes avant l’ouverture des jeux olympiques de Pékin. Là aussi où les étudiants croyant en l’ouverture de leur pays, s’étaient rassemblés en mai 1989….

C’était donc avec ces images et la chanson de Cologero en tête que je souhaitais me rendre sur cette place, le premier week-end de mon arrivée en Chine. Finalement, j’y suis allée beaucoup plus tard car en observant le plan que j’avais acheté, je ne m’étais pas rendu compte que les distances entre chaque bloc étaient si grandes et que la place Tian An Men – même si je suis une bonne marcheuse -, était beaucoup plus loin que je ne le pensais.

Longer la cité interdite et arriver jusqu’à la place Tian An Men est donc un chemin que j’ai souvent fait, à pied, à vélo, en cyclo. C’était même l’une de mes promenades préférées, avant de me rendre à Qianmen, Wangfujing ou Xidan. C’est parce que ce lieu est si symbolique pour moi, que je m’y étais également rendue le 31 décembre 2004, à minuit. J’avais dû passer pour une fêlée, à me rendre là en plein hiver, si tard, sur mon vélo alors qu’il ne s’y passait rien, juste quelques occidentaux qui avaient dû avoir la même idée que moi et qui buvaient du champagne devant le monument des Jeux Olympiques. C’est là que j’aurais aimé retourner encore une dernière fois, la veille de mon retour en France.

La première fois que mes pas me menèrent là, à Tian An Men, c’était après avoir longé tout d’abord la Cité interdite (je recommande de la découvrir dans ce sens là, c’est plus impressionnant de franchir le pont qui relie la Cité à la place, et de voir s’étendre devant soi cette place de 50 hectares environ, 500 mètres d’est en ouest, 880 mètres du nord au sud). Je fus frappée par l’immensité de cette place ; évidemment, cela me faisait quelque chose de voir les soldats tout autour – c’était un peu avant qu’ils baissent le drapeau – mais surtout je voyais ces Chinois circuler autour, prendre des photos, se photographier avec joie devant le portrait ou le mausolée de Mao, acheter des drapeaux rouges pour leurs enfants. Comme si ce qui s’était passé quinze ans auparavant était complètement oublié, comme si tout s’était envolé, comme ces cerfs-volants que l’on voyait voltiger un peu partout. C’est à ce moment-là, que je pris conscience de toute la signification qu’avait pour moi le fait d’être en Chine. Je voyais ces chinois si différents de moi, et pourtant proches aussi. Ils m’amusaient avec leurs cerfs-volants, leur enfant unique, leurs drapeaux. On voyait ceux venus de la province qui attendaient que les soldats viennent baisser le drapeau. Ils étaient si nombreux, si identiques et différents à la fois. J’ai ri, lorsqu’au moment où ces drapeaux ont été baissés, ils se sont mis à sautiller par-dessus l’épaule de leur voisin pour mieux voir (en réalité il n’y avait pas grand-chose à voir et pas de musique qui accompagnait l’action). Je riais et en même temps j’étais émue. L’image de la place Tian An Men avait été si présente dans ma mémoire, j’avais vu ce portrait de Mao aux actualités et ces slogans « Vive la République Populaire de Chine » (中华人民共和国万岁), « Vive l’union des prolétaires du monde » (世界人民团结万岁), mais avoir tout cela devant les yeux, en vrai, c’était différent.

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