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Sun Chine
2 mars 2007

Thématique : les relations France-Chine

APERCU DES RELATIONS FRANCE-CHINE

Mon arrivée en Chine en 2004 a coïncidé avec l'ouverture de l'année de la France en Chine (après celle de la Chine en France, avec Tour Eiffel illuminée en rouge et grand défilé sur les Champs-Elysées pour le Nouvel an chinois) et de la célébration des 40 ans de la reconnaissance de la République Populaire de Chine (RPC) par la France, le 27 janvier 1964. Plusieurs manifestations ont eu lieu d'octobre 2004 à octobre 2005, à Pékin mais aussi dans d'autres villes chinoises pour célébrer la France. Parmi elles, on peut citer :

- l'ouverture de l'année de la France en Chine par le Président Jacques Chirac, et l'inauguration du Centre culturel français (premier centre culturel d'un pays étranger en Chine, j'y étais allée, parce que j'étais invitée, et hum, pour les petits fours car dans mon auberge de jeunesse, je ne pouvais pas vraiment faire la cuisine...).

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- l'exposition sur les peintres impressionnistes français : j'ai visité cette exposition le dernier jour et j'ai été frappée par le nombre de chinois qui s'y rendaient, venus pas forcément de Pékin. Heureusement que j'avais déjà vu la plupart de ces oeuvres car sinon, je n'aurais rien pu apprécier de ces tableaux (en fait, j'ai visité d'autres salles du musée des Beaux-arts de Pékin, qui n'est intéressant que pour les tableaux de propagande qu'il a aux étages supérieurs).

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- une exposition sur le Général de Gaulle (que je n'ai pas visitée) et sur Napoléon (qui sont les deux seuls grands hommes français que les Chinois peuvent citer, et certains croient que le Général de Gaulle est encore le président de la France...).

- Les Contes d'Hoffman à l'Opéra de Pékin (c'était la première fois que j'allais à l'Opéra.... C'était pas mal, même si je pense que la salle n'est pas réellement faite pour de telles représentations. Bon bientôt il y aura un immense opéra à Pékin - construit par un architecte français, Paul Andreu, celui dont une aérogare à Roissy s'est effondrée...).

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- Les Transmusicales de Rennes à Pékin : un évènement qui a été tout à fait marquant, parce qu'aussi mon premier festival rock (beaucoup de premières en Chine...) et c'était impressionnant. D'une part parce que certains concerts étaient vraiment très bons : la première journée s'est finie à 22h (parce qu'après, il n'y a plus l'autorisation de jouer) avec le Gotan Project, qui est un groupe vraiment impressionnant, surtout sur scène (même si, bien que l'on soit au premier rang, cette scène est éloignée) avec ce mélange d'images et de sons. D'autre part, parce que c'était impressionnant aussi de voir le nombre de soldats présents (ils avaient leur petit tabouret en prévision de leur longue journée) au début plus nombreux que les spectateurs. En plus quelques agents avaient un tea-shirt avec écrit dessus : "Les Trans' à Pékin"  (j'ai filmé tout le concert du Gotan project et une partie de Saint Germain qui se produisait le lendemain).

- Ballets sur le thème "blanc, bleu, rouge" (faisons original, les couleurs du drapeau français pas dans le bon ordre). Le premier thème "Blanc" était pour moi un peu plus une démonstration technique de la Troupe du ballet de Paris (comme j'étais hyper épuisée à l'époque car trop de boulot et de soucis avec mon visa, hum, j'avoue que je m'étais un peu endormie). Le thème "Bleu" m'a réveillée, c'était l'Arlésienne de Bizet que j'étais capable de jouer en son temps, et au final, pour le "Rouge", s'il y avait eu une table, je serais montée dessus : c'était en effet le fameux Boléro de Ravel, chorégraphié par Maurice Béjart (je me suis souvenue que petite je le dansais avec mon père...).

- la clôture de l'année de la France en Chine : hé bien non, bien que travaillant à l'Ambassade de France, je n'ai pas eu de places pour cette fameuse cérémonie de clôture. Le matin je me suis rendue sur la Grande muraille mais en fait, je me suis rendue compte que je n'avais pas le pass pour assister aux manifestations (c'était donc une visite quelconque de la grande muraille pour moi) et pour le retour, j'ai du faire du stop d'autocars (ceux qui m'avaient accompagnée à l'aller se rendaient après au Palais d'été). Pour le coup, vous allez m'envier, j'ai assisté à la présentation d'un film de Sophie Marceau, la marraine de l'année de la France en Chine que les Chinois adorent tout autant que nous adorons Gong-Li....

Bon, pour en revenir à l'aspect sérieux, voici une brève présentation des relations France-Chine.

La France du Général de Gaulle fut la première grande puissance occidentale à reconnaître officiellement la RPC au détriment du régime de Tchang Kaï-Chek, général chinois qui, après avoir été battu par les troupes de Mao, avait fui la Chine et installé à Taiwan, le gouvernement de la République de Chine (RdC). Certes, la France l'a fait par un bref communiqué, le 27 janvier 1964, publié simultanément à Paris et à Pékin ("Le gouvernement de la République française et le gouvernement de la République populaire de Chine, ont décidé, d'un commun accord, d'établir des relations diplomatiques. Ils sont convenus à cet effet de désigner des ambassadeurs dans un délai de trois mois") et sept autres Etats occidentaux avaient maintenu leurs relations avec le nouveau régime communiste au pouvoir à Pékin à partir de 1949, mais si le Royaume-Uni avait nommé un chargé d'affaires en 1950, il avait gardé aussi son consulat à Taipei et, de ce fait, aucun échange d'ambassadeurs ne s'était fait avant 1972.

Comme pour nombre de pays, les rapports entre la France et la Chine populaire ont dans un premier temps été tributaires de la Guerre froide, et plus précisément dans le cas français, du soutien apporté par Pékin au Viêt-Minh, puis au FLN-algérien. Cette reconnaissance de la Chine par la France apparaît par conséquent comme un acte historique même si des tensions sont demeurées. Ainsi, ce n'est qu'à la faveur de la politique d'ouverture menée par Deng Xiaoping, que les relations bilatérales connaissent une importante avancée mais celle-ci est stoppée en 1989 à la suite de la répression des manifestations de Tian An Men. Il y a alors une période de crise profonde dans ces relations - La France s'étant associée à la politique de sanctions contre la Chine. En outre, la France est à son tour ostracisée par le gouvernement chinois pour avoir vendu des armes à Taiwan en 1991 et 1992, même si Paris s'était bien gardé de marquer un quelconque soutien au régime de Taipei à cette occasion (c'est d'ailleurs parce que Taiwan a dû payer ses armes beaucoup plus chères, et que des pots de vin ont été versés qu'il y a la fameuse "affaire des frégates").

La normalisation des relations franco-chinoises intervient en 1994, avec la signature d'un communiqué conjoint le 12 janvier qui permet de rétablir "la confiance réciproque", consacrée par la visite en Chine du Premier Ministre Edouard Balladur en avril, suivie de celle du nouveau Président Jiang Zemin en septembre (qui est alors qualifié d'ami par Jacques Chirac qui lui prête - bien volontiers - sa femme Bernadette pour danser). Depuis, les deux pays réaffirment périodiquement leurs liens étroits.

Un partenariat global a été conclu en 1997 (devenu stratégique en 2004), tandis que la France, pays qui se proclame pourtant celui des droits de l'homme- refuse depuis cette date de s'associer à toute condamnation de la Chine devant la commission des droits de l'homme et de l'Organisation des Nations-Unies. Elle privilégie, dans ce domaine, le dialogue bilatéral et plaide aujourd'hui pour une levée de l'embargo européen sur les ventes d'armes à la Chine imposé en 1989.

Pourtant, si la France semble aujourd'hui privilégier l'argument économique (commercer avec la Chine devient une priorité, que ce soit pour la droite - avec les multiples voyages de Chirac en Chine accompagné de sa troupe d'industriels - que pour la gauche comme l'a montré la candidate à la présidentielle Ségolène Royale lors de sa visite de campagne en Chine), elle semble avoir dans ce domaine du retard par rapport à ses partenaires ou concurrents. En effet, la France a un volume d'importations et d'exportations trois fois moins important que l'Allemagne. Dans l'Union européenne, elle vient au deuxième rang des exportateurs vers la Chine et au troisième rang des importateurs.

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